Transfert d’argent en 2021
Dans un premier article paru l’année dernière, nous avons fait le point sur l’importance des transferts d’argent vers les pays d’origine par la diaspora. Qu’en est-il en 2021 et quelles sont les conséquences de la crise de la covid-19.
Transfert d’argent
Les membres de la diaspora envoient beaucoup d’argent à leurs familles dans leurs pays d’origine. L’économie, hormis le secteur de l’immobilier, de la construction et du commerce, ne profite pas assez de cette manne, qui sert principalement à soutenir et nourrir la famille, scolariser les enfants.
Les réseaux bancaires et de transferts de fonds sont les grands gagnants par le montant considérablement perçu en commission et frais divers. Pour le Sénégal par exemple, c’est 10 milliards Fcfa – € 15,3 millions – perçus, de quoi renforcer leurs fonds propres et permettent leurs développements économiques. Ce qui explique le coût très élevé des transferts, car il faut commissionner l’établissement émetteur, la société de transfert de fond (Western union ou Money grame), ainsi que l’établissement qui remettra l’argent à son destinataire.
Il faut savoir qu’au niveau Mondial, le montant estimé des transferts des migrants vers leurs pays d’origine sur le continent africain, représenterait environ € 21 milliards – 13 700 milliards Fcfa- en 2007, plus que l’aide international reçu par le continent.
Une décennie plus tard, le montant estimé serait de près de 50 milliards de dollars.
Développement économique local
Certains groupes de personnes montent des projets villageois ou des associations financement une école par ici, un centre de santé par-là, mais rien de construit, de logique, c’est du cas par cas et nous nous retrouvons avec plus de 1 200 associations françaises intervenant au Sénégal et près de 6 000 au niveau européen, pour un résultat final qui est une goutte d’eau dans l’océan des besoins.
Au Mali et au Cameroun par exemple, et maintenant de plus en plus au Sénégal, certains groupes de migrants créent des associations dans le but de développer leurs villages ou villes par l’électrification, la construction, l’équipement et l’entretien d’école, de centre de santé, la construction d’un réseau d’eau potable ou la culture des champs.
Ces fonds permettent aussi de permettre à ces familles d’augmenter leurs pouvoirs d’achat, de vivre et pour certaines de créer des commerces ou de construire des maisons.
La perte économique pour la France des transferts de fond vers les pays d’origine est d’environ
Le montant des envois depuis la France vers les pays d’origine était estimé en 2010 ) 0,5% du PIB national, soit environ € 8 milliards – 5 200 milliards de francs Cfa.
Les expéditeurs sont souvent des personnes percevant des salaires proches du minimum (SMIC), voire moins, et c’est un montant très important, un sacrifice financier pour nombre d’entre eux pour aider ceux qui sont resté au pays.
Ce sont donc des sommes et un effort considérable pour ces familles. Au total le Sénégal reçoit chaque année environ 600 milliards Fcfa – 12 % du PIB-, près d’1 milliards d’euros (dont la moitié par les systèmes de transfert de fonds officiels ou bancaires et le reste par l’informelle. Cet argent est principalement investi dans le commerce, dans l’achat des condiments, de l’alimentaire et des vêtements, puis dans un second temps dans l’immobilier et l’économie marchande.
La pression sociale et familiale
Nombre de membre de la diaspora pensent que l’envoi d’argent à leur famille est une priorité au détriment de leur famille française.
Dieu dit clairement que l’homme ou la femme quittera son père et sa mère et ne fonderont un foyer. Par conséquent, Dieu commande de s’aider soit-même et son foyer avant la famille du pays.
Il n’est pas question d’interdire les transferts, mais bien de remettre une situation dans son contexte. travailler en France est difficile pour nombres de personnes et la pression morale et psychologique est difficile à supporter pour nombre de migrants, qui n’arrivent pas à vivre normalement, se privent beaucoup, sont frustrés et inquiets en permanence.
Il est urgent qu’une prise de conscience intervienne tant en Europe qu’en Afrique. Il nous semble nécessaire de limiter les transferts à moins de 10% des revenus du français. Mais aussi d’admettre que les parents en Europe ne peuvent pas tout faire et qu’il est important aujourd’hui d’apprendre à pêcher, plutôt que recevoir le poisson.
Il est urgent également de monter des projets, créé des activités génératrices de revenus pour permettre d’avoir un revenu décent par le travail et non plus par l’assistance familiale. Mais aussi d’investir dans les secteurs porteurs, créateur de richesse et d’emplois.
Il est aussi urgent d’arrêter la spéculation immobilière et la flambée du prix des terrains et du coût de la construction, qui pénalisent lourdement les locaux, qui n’arrivent plus à se loger dans les grandes villes.
Perversion
Ce qui me frappe, comme dans notre cas familial, nous avons envoyé à la famille près de € 3 000 en 4 ans pour les condiments et la nourriture, l’amélioration de la maison, des travaux d’électricité et l’arrivée du téléphone, mais finalement, nous n’avons pas pu concrètement aider la famille, nous l’avons aidé à survivre, à aider le quotidien, à améliorer les conditions de vie, à scolariser les enfants ; mais pas à monter un projet économique d’autosuffisance.
En réalité cet argent ne permet pas le développement économique du pays, il fait vivre des travailleurs, mais permet surtout d’augmenter le poids des exportations au détriment de la production locale et de son développement industriel. Je pense pour beaucoup de migrants vivant hors du territoire et leurs familles, hormis ceux qui construisent de belle maison ou crée quelques emplois ou entreprises. La majorité aident leurs familles à survivre.
Les flux Financiers en 2004
Les flux financiers vers l’ensemble de Afrique subsaharienne sont estimés environ 4 milliards de dollars (sur un total d’environ 300 milliards au niveau mondial, soit une goutte d’eau). Par exemple, le Sénégal reçoit officiellement environ 300 millions d’euros, mais réellement au moins le double, ce qui représente ¼ du budget national. Cet argent permet d’aider aux paiements des dépenses courantes de la famille restée au pays, puis à des acquisitions ou constructions immobilières (créateurs d’emploi) et enfin à des opérations commerciales.
« Les travailleurs immigrés africains des Pays les Moins Avancés ont transféré, en 2004, 7,7 milliards de dollars à destination de leur pays d’origine. […] Ces transferts surpassent l’investissement direct étranger et correspondent à un peu moins de la moitié des 25 milliards de dollars qui ont été accordés, en 2004, au titre de l’aide au développement, aux 50 pays les plus pauvres du monde. » – Transferts d’argent en Afrique : de la manne à la création de richesse – par Falila Gbadamassi, le 6.07.2006 – © Afrik.com
Site comparateur du cout d’envoi
Ce simulateur permet en quelques secondes de comparer le cout d’envoi de votre argent à votre famille. un second site commercial existe, mais il vaut mieux privilégier le premier, qui est soutenu par les autorités françaises.
Les opérateurs :
Wari
un opérateur africain, dont le siège social se trouve au Sénégal et qui se développe rapidement.
Western Union
« La société Western Union (WU) a été créée aux Etats-Unis en 1851. Au début de ses activités, elle s’était spécialisée dans l’installation du télégraphe ». Mais avec l’apogée du fax et la disparition du télex, la société s’est trouvée dans d’importantes difficultés. C’est à ce moment qu’elle a décidé de réorienter ses activités dans le transfert électronique d’argent.
De nombreuses critiques ont été adressées à WU l’accusant de gagner de l’argent en exploitant les pauvres. La rentabilité dégagée par WU s’élève à 33 % »
Money Gram
« Créée en 1988 et basée à Denver dans le Colorado (Etats-Unis), cette société offre un service de transfert rapide d’argent comparable à celui de WU, avec des prix légèrement inférieurs. »
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Texte d’origine
Mise en ligne le 3 janvier 2021 – Dernière modification le 4 janvier 2021
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